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lundi

Futur ou conditionnel : j’aimerai ou j’aimerais

La confusion est fréquente à la première personne du singulier, entre le futur simple (j’aimerai) et le présent du conditionnel (j’aimerais).
 
La prononciation est la même, ou presque. Il ne reste donc plus que le sens et la construction de la phrase pour trancher cette question existentielle : est-ce que je mets un s ou pas ?
 
Le conditionnel exprime des faits irréels ou possibles alors que l’indicatif correspond à une réalité.
  • Je cherche un cheval qui soit couleur de lune = Je ne sais pas si un cheval couleur de lune existe mais c’est un cheval de cette couleur que je souhaite.
  • Je cherche un cheval qui est gris = Je sais qu’il y a cheval gris dans le troupeau et je veux le trouver.
Ces faits peuvent être liés à une condition exprimée ou simplement sous-entendue :
 
La distinction est effectivement plus facile si la condition est exprimée :
  • Je t’aime, petite rivière, et je te peindrais bien jolie, si je savais peindre (Jules Renard)
    Vous noterez que le verbe au conditionnel est celui de la proposition principale (peindrais) et non celui de la subordonnée de condition (si je savais peindre est bien la condition pour réussir à faire une jolie peinture de la rivière).
  • Si j’avais de l’argent, j’achèterais une nouvelle voiture
    (celui qui dit cela est sûrement fauché comme les blés… ou veut vous le faire croire !)
Parfois la condition n’est pas exprimée clairement :
  • Je ne donnerais pas ma place pour un empire (si on me la demandait).
Une des utilisations les plus fréquentes du conditionnel est ce qu’on pourrait appeler un conditionnel de politesse.
 
On reprend l’enfant qui dit : " je veux ! " avec la phrase : C’est le roi qui dit " je veux ! " (ou encore, selon les familles : Le roi dit " nous voulons ! ").
 
Pourquoi ?
 
Tout simplement parce que je veux (ou nous voulons) c’est un indicatif qui exprime une volonté ferme, comme celle du roi, et qu’il n’y a pas à discuter. Vous noterez d’ailleurs qu’il y a un point d’exclamation. Le ton non plus n’est donc pas le même.
 
Alors que dans l’emploi du conditionnel, du je voudrais poli de l’enfant bien élevé, il y a une latitude laissée à l’autre personne pour refuser la demande.
 
De même, dans un courrier, l’emploi du conditionnel est quasi obligatoire :
Je souhaiterais vous rencontrer, je préférerais convenir d’un rendez-vous, j’aimerais parler à Monsieur le Directeur, Veuillez agréer…
 
Pour éviter toute confusion, quelques trucs :
  • Changer de personne. Alors, la différence futur/conditionnel s’entend : j’aimerais donne nous aimerions (conditionnel) alors que j’aimerai donne nous aimerons (futur).
  • Se méfier particulièrement de certains verbes, souvent employés au conditionnel comme j’aimerais, je préférerais, je souhaiterais, je voudrais, j’aurais envie, j’inclinerais, j’espérais…
  • Ecouter le ton. C’est un petit truc personnel que je vous donne pour ce qu’il vaut. Lorsque je me pose la question, j’essaie de lire la phrase en y mettant le ton : si j’affirme " je ferai cela " en tapant du poing sur la table, c’est un futur. Si j’incline la tête en prenant un ton suppliant " je ferais bien ça ", c’est un conditionnel.
Assurément, cela n’a pas sa place dans les Dicos d’Or, mais cela marche bien.

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